Marseille : la tragédie de la rue d’Aubagne – Enquête photo-journalistique

Le 5 novembre 2018, un drame secoue Marseille. Deux immeubles vétustes s’effondrent dans le quartier populaire de Noailles, rue d’Aubagne, causant la mort de huit personnes. Cet événement met en lumière les conditions de vie précaires des habitants des vieux quartiers marseillais, ainsi que les difficultés de la municipalité à gérer cette crise sans précédent. Retour sur une tragédie qui a bouleversé la ville.

Effondrement rue d’Aubagne

Les faits et conséquences de cette catastrophe sont stupéfiants.

Un drame au cœur de Noailles

Le 5 novembre 2018, à 9 heures, les immeubles des numéros 63 et 65 de la rue d’Aubagne s’effondrent brutalement. Huit vies sont fauchées. Ce quartier, situé dans le centre historique de Marseille, illustre depuis des années les problématiques liées à l’habitat indigne.

Dans les mois qui suivent, plus de 3 000 habitants sont évacués de logements dangereux, notamment autour de la rue d’Aubagne. La gestion de cette crise s’étire sur plusieurs années, alimentant un sentiment d’abandon chez les riverains.

Mobilisation et mémoire collective

Du 5 au 9 novembre 2018, les habitants de Noailles organisent des actions pour commémorer les victimes et dénoncer l’inaction des autorités. Le slogan « Ni oubli, ni pardon » devient un cri de ralliement pour les Marseillais indignés.

La rue d’Aubagne en images

Mon reportage photographique s’inscrit dans une démarche immersive, au plus près des habitants de Noailles. Mon appareil photo devient un outil de dialogue, permettant aux riverains d’exprimer leur désarroi. Au fil des rencontres, j’ai pu recueillir des témoignages poignants, dont celui de Lucia, une habitante marquée par le drame.

 Interview exclusive de Lucia

Lucia :
« Aucune des actions menées auprès de la municipalité n’a d’effet. De nombreux secteurs tombent en ruine, aucune action de rénovation n’est engagée. Les propriétaires n’ont pas les moyens de restaurer leurs habitations pour ensuite les vendre à un prix très bas. Les aides de la mairie sont dérisoires, et les possibilités de relogement ne sont pas envisageables. »

Lucia conclut avec humour :
« Faites mon portrait, et en échange je vous photographie. »

Une problématique récurrente à Marseille

La tragédie de la rue d’Aubagne est un symbole de l’urgente nécessité de rénover les vieux quartiers marseillais.

 Les quartiers anciens à l’abandon

La rue d’Aubagne n’est pas un cas isolé. Les immeubles vétustes, souvent insalubres, sont nombreux dans le centre historique de Marseille. Les propriétaires privés, majoritaires dans ces quartiers, peinent à financer des rénovations, tandis que les aides publiques restent limitées.

 Une crise à multiples facettes

Le drame de la rue d’Aubagne a révélé des problèmes structurels :

  • Urbanisme inadapté : Des immeubles souvent laissés à l’abandon.
  • Manque de moyens publics : Des solutions de relogement insuffisantes.
  • Tensions sociales : Un sentiment d’abandon parmi les habitants.

Pourquoi ce reportage est essentiel

À travers ce reportage, je souhaite contribuer à garder vivante la mémoire de cet événement

Donner une voix aux oubliés

Ce reportage vise à sensibiliser l’opinion publique sur la situation des habitants de Noailles. Il s’agit de montrer, à travers des images et des récits, les réalités vécues au quotidien par ces Marseillais. L’objectif : faire émerger des solutions pérennes pour lutter contre l’habitat indigne.

Impact visuel et narratif

Les photos capturent l’ambiance de la rue d’Aubagne : des façades délabrées, des visages marqués par l’inquiétude et la colère, mais aussi la résilience d’une communauté soudée. Ces images et témoignages incarnent une quête de justice et de dignité.

00

Photographies