Reportage photo – Viticulture sur un terril, reconversion du patrimoine minier

Depuis 2011, la cité de Haillicourt (Hauts-de-France) connait une action de reconversion inédite s’inscrivant dans le cadre du patrimoine de l’UNESCO. Il s’agit de la viticulture sur un terril  en plein coeur du bassin minier. Un vin blanc unique nait de cette activité : le « Charbonnay ».

Cela me conduit, en 2021, à escalader pendant neuf mois un vignoble unique en son genre. Mon activité de photo journalisme m’amène à documenter cette action de reconversion inédite du patrimoine des Houillères des hauts-de-France.

Synopsis

En 2009, deux vignerons, Olivier Pucek et André Jammet lancent le défi de produire un excellent vin au sommet d’un terril situé dans un département où le climat est hostile. Aidés par Johann Cordonnier, ouvrier viticole, ils donnent naissance à un vignoble de 3000 pieds de Chardonnay. La forte pente, les vents fréquents, l’exposition méridionale et surtout la combustion intense du terril permettent à la vigne de se développer.« Au début expérimental, ce projet donne rapidement naissance au Charbonnay« , explique le maire de Haillicourt,  Gérard Foucault. « C’est un vin de terril qui rend hommage aux mineurs tout en préservant le patrimoine minier du Nord Pas-de-Calais classé à l’UNESCO ».

Ce sujet documentaire m’a conduit à faire de nombreuse rencontres inédites, l’appareil photo en bandoulière. Je suis allé dans les galeries de la fosse de Auchel, dans le Pas-de-Calais. J’ai longuement discuté avec d’anciens mineurs de leur travail et de la problématique de la reconversion des Houillères. Le maire de Haillicourt m’a raconté l’histoire de sa ville minière durant les 150 dernières années. Les vignerons m’ont expliqué les rudiments de la viticulture et la difficulté de planter des vignes sur un terril. Les habitants de la région ont répondu à mes interviews le jour des vendanges; ils sont très attachés à leur patrimoine minier et au souvenir de leurs ancêtres mineurs dévoués à l’exploitation du charbon.

Contrairement à une idée répandue, le réchauffement climatique n’a aucun effet sur le développement des pieds de vignes, selon les vignerons . La combustion du terril produit la chaleur nécessaire à la bonne évolution du vignoble.

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