Reportage photo – E-sport – De la salle de jeu aux jeux olympiques

Mon activité de photo reportage m’a amené à découvrir un monde fantastique, encore peu connu des plus de 20 ans, le E-sport, (parfois appelé « sport électronique »). Je vous laisse découvrir le reportage que j’ai pu faire en immersion dans deux équipes réputées, à Boulogne-Billancourt, Genève et Londres.

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Evan, 21 ans, champion du monde et 13 fois champion d’Europe, membre depuis quatre ans de l’équipe genevoise de e-sport « Team BDS », déclare : « Nous sommes des sportifs professionnels. Nous mobilisons de nombreuses aptitudes physiques et, surtout, nous devons gérer le stress avec la mentalité d’un sportif traditionnel. »

Le e-sport, autrefois considéré comme un simple divertissement, est désormais reconnu comme un véritable sport professionnel. Né en Corée du Sud au début du 21ème siècle, ce phénomène de société s’est rapidement propagé en Europe, en Amérique, et il y a peu, au sur la Péninsule Arabique.

Une incursion dans l’univers de l’équipe suisse « Team BDS » dévoile les coulisses de leur préparation pour le London Major RLCS (Rocket League Championship Series) à la Copper Box Arena de Londres. En parallèle, une plongée dans le club « Gameward » à Boulogne-Billancourt met en lumière les préparatifs en vue des compétitions estivales, appelées « summer split ».

Les gamers professionnels adoptent un mode de vie similaire à celui des athlètes traditionnels : activité physique quotidienne, régime alimentaire adapté et sommeil abondant. Les joueurs de e-sport consacrent jusqu’à 11 heures par jour à leur entraînement, perfectionnant leurs tactiques et leur cohésion d’équipe avec l’aide de coachs et de gestionnaires spécialisés.

La croissance du e-sport est impressionnante. En 2022, l‘industrie française de l’e-sport était évaluée à environ 141 millions d’euros, avec 11,8 millions de joueurs. Pour 2023, le marché mondial de l’e-sport devrait atteindre 1,7 milliard de dollars, attirant plus de 530 millions de spectateurs annuels. La popularité de jeux comme League of Legends, Rocket League, Dota 2, Rainbow 6 Siege, Fortnite, Valorent, Call of Duty, Fifa et Counter-Strike: Global Offensive contribue largement à cette croissance.

Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), a récemment révélé un projet ambitieux : les « Jeux Olympiques de l’e-sport« . Prévu dans deux ans, cet événement vise à attirer un public jeune et à intégrer le e-sport dans le paysage sportif mondial. L’intégration du e-sport aux Jeux Olympiques représente une reconnaissance majeure pour cette discipline.

Araujo, 26 ans , manager de la Team BDS résume le phénomène : « L’e-Sport est un sport collectif, il y a l’aspect mental, il y a la gestion du stress, il y a les arènes, il y a l’entraînement. Il y a même des agents, il y a un écosystème qui est bien concret, il y a un circuit, comme l’est la FIFA au football. Nous avons les RLCS sur Rocket League, où nous savons très bien à quelle période de l’année nous jouons des tournois. Ce sont des gamins qui se déplacent dès 16 ans, à Copenhague, à Londres, à Dallas, à Boston, à Düsseldorf. Nous faisons  le tour du monde toute l’année, donc les gamers voient  moins leurs parents  et leurs familles. Ils voient moins  leurs copines s’ils en ont une. Ce sont des sacrifices qu’on peut aussi faire dans le monde du sport traditionnel. Donc pour moi, c’est clairement un sport ».

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