Reportage photo – Viticulture sur un terril – patrimoine minier

Depuis 2011, la cité de Haillicourt (Hauts-de-France) connait une action de reconversion inédite s’inscrivant dans le cadre du patrimoine de l’UNESCO. Il s’agit de la viticulture sur un terril en plein coeur du bassin minier. Un vin blanc unique nait de cette activité : le « Charbonnay »

Une aventure immersive

Cela me conduit à escalader pendant neuf mois un vignoble unique en son genre. Mon activité de photo journalisme m’amène à documenter cette action de reconversion inédite du patrimoine des Houillères des hauts-de-France.

Origines du projet viticole

En 2009, deux passionnés, Olivier Pucek et André Jammet, lancent un défi atypique : produire un vin d’exception au sommet d’un terril. Ce projet ambitieux, porté par un climat peu favorable, voit le jour grâce à l’expertise de Johann Cordonnier, ouvrier viticole. Ensemble, ils plantent 3000 pieds de Chardonnay, créant ainsi un vignoble d’altitude.

« Au début expérimental, ce projet donne rapidement naissance au Charbonnay », explique Gérard Foucault, maire de Haillicourt. « Ce vin de terril rend hommage aux mineurs tout en préservant notre patrimoine classé à l’UNESCO. »

Conditions de culture uniques

Plusieurs facteurs rendent ce vignoble exceptionnel :

La pente et l’exposition méridionale : idéales pour la vigne.
La chaleur du terril : issue de la combustion interne, elle compense les défis climatiques locaux.
Les vents fréquents : qui aèrent naturellement les vignes.

Ces éléments permettent de produire un vin blanc aux caractéristiques uniques.

Immersion dans l’histoire minière

Mon reportage m’a conduit au cœur des Houillères, où j’ai exploré la fosse d’Auchel et échangé avec d’anciens mineurs. Ces rencontres enrichissantes m’ont permis de documenter les défis de la reconversion des sites miniers.

Le maire de Haillicourt m’a raconté l’histoire de sa ville minière durant les 150 dernières années. Les vignerons m’ont expliqué les rudiments de la viticulture et la difficulté de planter des vignes sur un terril. Les habitants de la région ont répondu à mes interviews le jour des vendanges; ils sont très attachés à leur patrimoine minier et au souvenir de leurs ancêtres mineurs dévoués à l’exploitation du charbon. Leurs témoignages illustrent l’attachement profond à ce symbole régional.

A propos du réchauffement climatique

Contrairement aux idées reçues, les vignerons affirment que le réchauffement climatique n’influence pas la culture de la vigne sur le terril. La chaleur générée par la combustion interne assure les conditions nécessaires au développement des cépages.